Seins tubéreux
Cette malformation du sein, d’origine inconnue, se révèle au moment de la puberté. Le préjudice esthétique est variable en fonction de la sévérité de l’atteinte, allant des formes passant fréquemment inaperçues (types 1 et 2) aux formes sévères (types 3) avec préjudice esthétique majeur.
La fonction du sein est préservée et la patiente peut allaiter.
Le sein tubéreux se définit par différentes anomalies de forme :
Une base mammaire anormalement étroite et un sillon sous-mammaire trop haut
Cela donne l’impression que le sein tombe alors que c’est le sillon sous-mammaire qui est trop haut.
Un étui cutané étroit qui donne l’impression d’un manque de peau
Une peau fréquemment marquée de vergetures au niveau du décolleté
Une aréole trop large par rapport à la taille du sein
Parfois, l’aréole est saillante (protrusion aréolaire).
Un sein souvent trop petit
Mais il peut être de volume normal ou trop gros.
Une asymétrie entre les deux seins
Très fréquent (70 % des cas). Les deux seins sont généralement tubéreux mais l’un des deux seins peut être plus gravement atteint que l’autre.
Incidence
Le syndrome des seins tubéreux est jugé rare, de l’ordre de 1/2000 femmes. Néanmoins, l’incidence exacte est inconnue et difficile à déterminer en raison d’un défaut diagnostique fréquent. Les formes mineures à modérées, soit ne motivent pas les patientes à consulter en raison de leur caractère non invalidant, soit passent inaperçues auprès de chirurgiens peu sensibilisés.
Retentissement psychologique
Le sein est la partie la plus visible des organes sexuels et se présente comme le symbole de la féminité de l’adolescente : épanouie, insuffisante, équilibrée, bizarre…Ces épithètes, au cours de la maturation, risquent d’être appliqués à l’ensemble de la personne.
Même si le sein normal n’est pas définissable, de trop grands écarts par rapport aux représentations du sein « idéal » engendrent un mal être psychologique et physique chez l’adolescente. L’atteinte de l’égo corporel peut conduire à un véritable handicap psychosocial avec privation d’activités (sport, loisirs), évitement des examens médicaux par honte de l’aspect « ridicule » de la poitrine, dissimulation maximale des seins par les vêtements et absence d’épanouissement de la vie sexuelle.
L’intervention

Le traitement chirurgical est un véritable défi, situé à la frontière entre chirurgie esthétique et chirurgie réparatrice.
Toutes les techniques utilisées en chirurgie esthétique et reconstructrice du sein pourront ainsi être utilisées et associées de manière variable au cas par cas (prothèses mammaires, plasties mammaires, injections de graisse,).
Retentissement psychologique
En raison de l’atteinte majeure de l’image corporelle, les patientes atteintes de formes patentes doivent être opérées dès la fin de la puberté.
Deux exceptions sont envisageables :
- – La présence d’importantes vergetures peut pousser à intervenir précocement pour préserver la qualité de la peau.
- – La mise en place d’implants mammaires est une décision qui doit être mûrement réfléchie en raison de l’investissement que cela représente pour le futur. Ainsi, il est préférable d’attendre l’âge adulte dans ce cas.
Le traitement en un temps doit être privilégié.
Deux temps opératoires sont nécessaires si :
- – Une expansion cutanée est décidée avec une prothèse d’expansion provisoire (exceptionnel) ;
- – La forme des seins est corrigée sans augmentation de volume dès la fin de la puberté et une augmentation de volume de la poitrine est souhaitée à l’âge adulte.
Plusieurs temps sont à prévoir en cas de lipomodelage exclusif (2 à 3 séances en règle générale, espacées de 5 à 6 mois).
Dans tous les cas, la patiente devra être avertie des possibilités de retouches dans les mois suivants l’intervention initiale (élargissement de l’aréole, récidive de la protrusion, …), le plus souvent sous anesthésie locale.
Prise en charge par l’assurance maladie
Dans les formes sévères ou modérées, un remboursement partiel du coût de l’intervention pourra être accordé après entente préalable.